Le jeune enfant a plus de plaisir et d’intérêt à s’adonner à un jeu libre qu’à un jeu structuré. Il faut attendre 5-6 ans avant qu’il comprenne que certains jeux comportent des règles à suivre (comme les jeux de société) et qu’il ait du plaisir à les respecter.

En attendant, laisser l’enfant être le maître d’œuvre de son jeu, c’est lui donner l’opportunité de construire sa confiance en soi et lui offrir les bases nécessaires pour développer son autonomie. Ces atouts lui seront utiles toute sa vie.

Le laisser jouer librement

Vouloir organiser toutes les activités et tous les jeux de l'enfant risque de le maintenir dans un état de dépendance. Si on lui dit toujours quoi faire et comment le faire, il lui sera difficile d’apprendre à choisir, à décider et à trouver des solutions à ses problèmes. Il est possible d'enrichir le jeu de l'enfant en lui faisant des suggestions, mais sans toutefois prendre le contrôle de son jeu.

L'enfant n’a pas besoin qu'on lui apprenne à jouer.

Quand survient un problème, on peut inviter l'enfant à chercher une solution en faisant appel à ses capacités. On peut lui dire, par exemple : « Est-ce que tu peux trouver un “truc’’ pour régler ça ? » On peut aussi utiliser l’humour : « Penses-tu qu’une formule magique pourrait régler le problème ? » De la sorte, on envoie le message à l'enfant qu'on a confiance en ses capacités à résoudre le problème. On dédramatise la difficulté et l’échec possible. Il a ainsi un défi amusant à relever. Si l'enfant ressent une trop grande frustration, on peut, en dernier recours, lui faire une suggestion.

Les avantages du jeu libre

La confiance en soi

Dans le jeu libre, comme il n’y a pas de procédure propre ni de règle précise à suivre, chacune des tentatives de l'enfant devient valable. Il peut décider de faire tomber la tour de cubes, de faire dormir ses poupées dans des chaussons, de préparer des biscuits en pâte à modeler ou de faire rouler ses petites voitures sur les murs de sa chambre.

C’est à l'enfant que revient l’initiative de ses jeux. Il décide de ce qu’il veut faire, comment il veut jouer et avec quel matériel. Il expérimente un sentiment de maîtrise sur les objets et développe, par le jeu, sa confiance en lui.

L’autonomie

Un enfant confiant et créatif sera moins démuni devant les imprévus, car il sera capable de trouver une solution originale pour résoudre un problème.

Dans son jeu spontané, l'enfant peut prendre des initiatives hasardeuses, prendre même le risque d’échouer, puisque ce n’est qu’un jeu. Il expérimente alors l’échec dans un contexte ludique et apprend à y réagir. Quand une difficulté se présente, il doit trouver une solution. Ces choix, ces décisions et ces recherches de solutions contribuent à développer son autonomie.

La pensée créative

Le jeu libre favorise aussi son imagination, sa fantaisie et sa créativité. Par exemple, deux enfants peuvent aborder le même matériel de façon fort différente et créer chacun une nouvelle activité. Ainsi, le jeu spontané favorise leur pensée créative.

D'après un article de Francine Ferland, ergothérapeute

Magazine Bien grandir (septembre 2010)